Arthur Plasschaert

De Java à Alençon, Arthur a dansé toute sa vie

     Le danseur s'est fait à la météo normande ! Il a côtoyé les plus grands noms du monde du spectacle. Désormais Ornais, le danseur et chorégraphe Arthur Plasschaert, 85 ans, fête les dix ans de Jazz'Orne Danse, qu'il a cofondé.

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     Arthur Plasschaert est né le 2 juillet 1930 en Indonésie, alors colonie néerlandaise. Son père travaille dans une plantation de sucre, « en pleine cambrousse ». Enfant déjà, Arthur ne manque pas d'imagination. « Dans mes jeux, j'étais soit Tarzan, soit Flash Gordon. » Quand ses parents vont au cinéma dans la ville voisine, il allume la radio et entreprend des pas de danse locale. « Je ne connaissais que ça ! »  

 

     En 1942, les Japonais envahissent le pays. Le père d'Arthur est envoyé aux travaux forcés. Sa mère, sa soeur et lui dans des camps. « Ils enfermaient tous les Blancs. » Après la guerre, les Indonésiens revendiquent leur indépendance. Arthur et sa famille sont rapatriés et s'installent à Rotterdam. « Je n'ai pas aimé du tout. » Les débuts sont difficiles pour l'adolescent. Pour rattraper son retard scolaire, il suit deux classes par an. « J'étais mort de fatigue. »

Les débuts à Liège

Pendant ses études, Arthur prend en cachette des cours de danse classique. « Quand je l'ai dit à mon père, j'ai cru qu'il allait me tuer. Un fils danseur, à l'époque... » Tenace, le jeune homme part pour Paris prendre des cours avec Nora Kiss, danseuse classique de renom. « J'ai vécu dans un hôtel sordide puis dans une chambre de bonne mais j'étais heureux. »  


Arthur Plasschaert est repéré et fait ses débuts à l'opéra de Liège. « C'est là que j'ai tout appris. » Parce qu'il a commencé tard, le jeune talent n'est pas assez technique pour percer dans le classique. Il s'oriente peu à peu vers le jazz. A la fin des années 1950, il est engagé comme danseur puis chorégraphe à Monaco.

Avec les plus grands

     Bruno Coquatrix, directeur de l'Olympia, lui propose de faire les premières parties des plus grands chanteurs français. Le ballet qu'il propose avant le concert de Johnny Hallyday rencontre un grand succès. « C'est ce jour-là que je suis né. Je les ai tous vus à leurs débuts : Brassens, Bécaud, Brel... »

     Les contrats se multiplient. « Mes atouts, je crois, c'était que je travaillais vite et je ne proposais jamais la même chose. » A la fin de sa carrière, Arthur Plasschaert passe toutes les semaines à la télévision dans l'émission de Maritie et Gilbert Carpentier. Mais le showbizz finit par le lasser et il s'installe dans l'Orne, d'abord dans le Perche puis à Alençon. Au début des années 2000, il lance l'idée d'un festival de danse jazz.

 

Festival qui fête aujourd'hui ses dix ans. Dans son pavillon de Perseigne, les yeux d'Arthur pétillent à l'évocation de tous ces souvenirs. « J'ai eu une belle vie. »

Anne-Emmanuelle Lambert


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Commentaires: 1
  • #1

    Pascal Semiond (samedi, 21 août 2021 06:37)

    Bonjour,
    Je suis un ami de longue date d'Arthur. Il a changé de n° de Tel, je pense. Voici le mien. 06 07 79 64 41. Si vous pouvez lui faire suivre
    Pascal Sémiond.de Briançon. Merci.