Benoit Loret

Programmateur du festival "Art Sonic"

20 ans art sonic

« J'appelais les artistes entre deux bouts de bois »

Benoit Loret est le programmateur d'Art Sonic depuis la création du festival, il y a vingt ans. Du métal à l'électro, du fax à l'email, il s'est adapté pour répondre aux attentes du public.

     Benoit Loret, 41 ans, est né, a grandi, habite et travaille à Briouze, commune de 1 500 habitants entre Flers et Argentan. Charpentier de formation, il est aujourd'hui à la tête d'une entreprise de 23 salariés. Depuis vingt ans, il est aussi le programmateur du festival Art Sonic. « On était une bande de potes à être bénévoles dans un festival à Couterne. Un jour, on s'est dit pourquoi pas faire le nôtre ? » Ils créent alors une association dans l'unique but de mettre en place un festival à Briouze. « C'était très rock ».

charpente loret

     « Comme j'étais rédacteur pour un fanzine, je suis devenu programmateur : c'est moi qui avais le plus de contacts dans le milieu de la musique. » Le groupe d'amis opte pour un festival de musiques actuelles. « Au début c'était très rock, voire punk rock, parce que c'est ce qu'on écoutait. » Contrairement à des festivals voisins « qui végétaient », Benoit fait le choix de ne pas programmer de groupes locaux. « On voulait taper fort dès le début. La tête d'affiche de la première édition était Ludwig von 88, un groupe punk rock dans la veine de la Mano Negra ».

Le charpentier prend goût au métier de programmateur. 

     « Rencontrer des artistes m'a donné envie de m'investir dans ce milieu. J'ai essayé de monter mon propre groupe dans lequel j'étais chanteur mais ça n'a pas été concluant ! J'ai trouvé une autre façon de mettre ma pierre à l'édifice. » Entre la charpenterie et le festival, Benoit Loret trouve le temps de faire deux enfants. « Deux fils, tous les deux nés en juillet... Les années de naissance ça a été speed ! »

festival normandie

Avec la vie de famille, Benoit se rend moins souvent sur les festivals. « Avant j'y étais tous les week-ends ! Parfois seul, car ce n'était pas encore la mode. Les gens sortaient dans les bals ou en discothèque. »

On a eu Shaka Ponk, les autre groupes ont suivi

Désormais, le programmateur prend le temps de découvrir les artistes sur Internet. « Je prends contact avec eux en octobre et ils confirment en janvier, février. Cette année, c'est allé très vite : à partir du moment où on a eu Shaka Ponk, les autres groupes ont suivi. »

Les critères du programmateur : la prestation scénique et l'actualité. « Il faut que le groupe fasse le buzz sur les réseaux sociaux car le festivalier type d'Art Sonic a entre 18 et 25 ans. Même si c'est important pour nous d'avoir d'autres tranches d'âge. » Son erreur de parcours ? « L'édition de 2007 : c'était un festival pointu, avec plusieurs têtes d'affiche internationales. Les connaisseurs ont apprécié mais pas le grand public. J'ai réalisé qu'il fallait rester sur des choses plus populaires pour garder en tête le but du festival : palier à un désert culturel. » Le programmateur accepte alors les changements musicaux, « moins de métal, plus d'électro », et apprécie les avancées techniques. « Au début je faisais tout par téléphone et fax aux horaires de bureau. J'appelais les artistes entre deux morceaux de bois ! Maintenant, les smartphones et Internet facilitent la tâche. »

 

     Pendant le festival, Benoit Loret voit très peu de concerts. « Les artistes me sollicitent beaucoup. Je vais quand même voir deux ou trois morceaux des groupes qui me plaisent vraiment. »

Anne-Emmanuelle Lambert



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