Manuel Gironés

Un savonnier au poil

barbe noire

Certains jeunes ont décidé de vivre d’une manière alternative. Aujourd’hui, Manuel Gironés, savonnier traditionnel, à Alençon, dans l'ouest de la France.

     Blouse blanche et barbe noire, Manuel Girones, 31 ans, ne manque pas d'allure. Dans son atelier, cours Clemenceau, il fabrique depuis juin des savons à froid. Une technique ancestrale respectueuse de la peau et de l'environnement. Pourtant, rien ne le prédestinait à devenir artisan.

Savonnier Alençon

Il y a deux ans encore, celui qui a passé toute sa jeunesse entre Soligny-la-Trappe et Mortagne-au-Perche occupait un poste à responsabilité pour une grande marque de vêtements aux Pays-Bas. Un univers qui a fini par le lasser. « Je cherchais une idée qui me permettrait de travailler pour moi et non plus pour une multinationale. »

À l'été 2013, le jeune homme entre dans une savonnerie et c'est le déclic. « On y trouve la chimie, la créativité, le contact avec les gens, les produits sains, biodégradables... » De quoi « casser les produits des multinationales », que Manuel ne porte pas dans son coeur.

A froid ou rien

Savon barbe noire

     Fin 2013, un plan social lui permet de partir avec un petit pécule pour lancer son entreprise. Au début de l'année suivante, il obtient son diplôme de savonnier à froid.  

     « Une méthode qui ne nécessite pas beaucoup d'équipement et qui est surtout meilleure pour la peau. » Parce que les huiles utilisées ne sont pas portées à ébullition, le savon à froid conserve ses vertus hydratantes. « Les savonneries de Marseille ont fait du savon à froid jusque dans les années 20. Elles ont abandonné car le savon à chaud, c'est plus rapide. Ça sèche un peu les mains mais ça leur permet de vendre des crèmes ! C'est le principe du pompier pyromane. »

     Il faut six semaines à Manuel pour fabriquer ses savons : trois jours pour la confection, le démoulage et le découpage, et le reste en cure, pour le séchage. « Comme pour le fromage, toutes les semaines, il faut les retourner. »

900 savons

     En deux mois et demi, Manuel a vendu 900 savons estampillés Barbe Noire, en boutique et sur les marchés. « Je suis content, les clients reviennent. » Le savonnier ne prend pas beaucoup de marge sur ses produits. « Mon objectif est de vendre 500 savons par mois, ce qui me ferait un salaire de 700 €. »

On l'aura compris, ce n'est pas pour l'argent que Manuel est rentré s'installer au pays. Mais pour la qualité de vie. « Après la finance, l'artisanat m'a permis de revenir à du concret. Je n'aurais pas pu échanger mes tableaux Excel contre de la nourriture. Mes savons, peut-être. »  

Manuel apprécie d'être rentré au bercail. Neuf ans sur 31 passés à l'étranger lui ont fait changer d'avis : « Je me suis souvent dit que l'herbe était plus belle ailleurs. Elle est quand même bien verte ici. »

savon marché




Sur le marché : le jeudi dans le centre-ville d'Alençon, le samedi à Mortagne-au-Perche et le dimanche à Courteille. Les autres jours, vente à l'atelier : 39, cours Clemenceau. Contact : par téléphone au 06 13 45 18 42 et sur Facebook : savonbarbenoire.


savon barbe noire
savon barbe noire

Commentaires: 3
  • #3

    Samir momad (samedi, 13 mai 2017 13:32)

    Bonjour manuel
    Je suis intéressé par ce métier. Et je ai crié une association qui s'appelle PHITOLE à 2010 ou Maroc spécialité huile cosmétique (argon,figue du berbère cactus ,cumin noir, d'amonde ) pour d ôtée formation c mieux contacter moi sur mon Émail : argana1plus@Gmail. Com
    A bientôt

  • #2

    pscale lorente (jeudi, 02 juin 2016 12:10)

    bonjour, Manuel
    bientôt en reconversion dans le sud de la France et passionné de savon a froid j'aimerai créer comme toi des savons et vivre de ma passion, pourrais tu me conseiller ou m’orienter vers une formation de savonnier à froid j'ai vu que la législation est complexe je fait des savons à froid perso pour moi j'aimerai tant me lancer et ne trouve pas trop d'info je te remercie si tu peux me répondre bonne journée
    pascalelorente@orange.fr

  • #1

    MOREL (jeudi, 03 mars 2016 17:56)

    bonjour Monsieur,

    Je suis intéressée par ce métier, et j'aimerai me reconvertir pendant mon temps de chômage, je vis à la Réunion.

    Je souhaiterai avoir vos conseils, aussi bien en terme de formation, que financier, comment en vis t'on financièrement ? et pour le côté passionnant j'en suis déjà convaincue, créativité, parfum, rencontre, autonomie..du plaisir en somme.

    Iic, il ya pas mal de distillateur d'huile essentielle, mais j’aimerai innover.

    Merci pour votre réponse.

    Christelle 06 92 34 17 03
    morel.christelle@gmail.com