Virginie Tef

Bien naître et partage

     « À la naissance de mon premier enfant, j'ai acheté plein de choses qui n'ont servi à rien », raconte Virginie Tef, âgée aujourd'hui de 31 ans et présidente de l'association Bien naître et partage. « On nous dit qu'il faut acheter un transat, une chaise, une poussette, des jouets en plastique... Alors qu'un enfant a surtout besoin d'être porté, aimé et nourri.

 

     Rapidement, Virginie se demande comment élever son enfant différemment, sans passer par la puériculture de masse et dans le respect de l'environnement. La jeune maman achète une écharpe de portage et se met aux couches lavables. On lui reproche : « Tu reviens en arrière ».

 

     Mais la trentenaire ne voit pas de contrainte supplémentaire dans ses choix de vie. « Au moment où mes trois enfants portaient des couches en même temps, ça me prenait une heure par semaine de les laver et les ranger. J'aurais perdu autant de temps dans les grandes surfaces. »

 

     De grossesse en naissance, Virginie se forme : portage, conseil à l'allaitement, massage des femmes enceintes et des bébés, accompagnement à la naissance et à la parentalité... « Je me crée mon métier, puisqu'il n'existe pas. »

Chez elle, tout est bio

     Son objectif : « Aider les parents qui sont un peu perdus. J'ai raté l'allaitement de mon premier enfant car je n'osais pas poser de questions. » Pour cela, elle a crée, en début d'année, l'association Bien naître et partage. « Nous sommes quatre animatrices à intervenir dans l'Orne. » Virginie s'occupe d'Alençon et du Perche. Pour l'instant, toutes sont bénévoles. « L'association évoluera peut-être en entreprise, nous verrons. »

    

     Parallèlement, la trentenaire vend des produits bio. « Avec les grossesses, j'ai aussi changé mon mode d'alimentation. J'ai pris le temps de cuisiner des petits pots. » Jusqu'à passer au tout bio et s'investir dans les circuits courts puisque Virginie Tef est également coordinatrice de l'Amap du Mêle-sur-Sarthe.

Chez elle, tout est bio, y compris les cosmétiques. « Pour laver les enfants, j'utilise des lingettes lavables et du liniment. » Un produit à base d'eau de chaux et huile d'olive qu'on peut fabriquer soi-même.

« Maintenant, ce sont mes enfants qui refusent certains paquets de gâteaux car il y a trop d'emballage ! » L'aîné a 8 ans, la cadette 7, le dernier 4 ans et demi. Et tous font déjà le tri !

 

     Mais Virginie ne compte pas s'arrêter là. En mars, elle entreprendra une formation de doula. Le concept : « des femmes qui accompagnent les femmes. Pendant la grossesse, le jour de l'accouchement, dans les semaines qui suivent... Pas pour voler le métier des sages-femmes, mais pour proposer une présence différente. »

Anne-Emmanuelle Lambert


parentalité bio et responsable
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